Ōkami wa Nemuranai Chapitre 21 Épisodes 9-10

Épisode 9

Il faisait déjà soir lorsque Lecan était de retour à Vouka.
Eda venait de rentrer elle aussi et avait commencé à préparer le dîner.
Eda avait fait quatre visites à domicile avec Norma aujourd’hui.
Non, pour être plus précis, elle avait visité douze maisons et donné un 〈Soin〉 à quatre familles.
Norma lui avait donné des instructions précises sur les afflictions des patients et comment les traiter, elle avait beaucoup appris.
« Mais je pense pas que je suis faite pour être médecin. »
« Hmm ? Pourquoi ? »
« Eh ben… Il y a eu des moments où j’ai pas su diagnostiquer correctement la blessure ou la maladie, et je sais pas faire la différence entre ceux qui seraient prêts à payer pour les soins et ceux qui le sont pas. »
Toutes les personnes visitées aujourd’hui furent des roturiers ou des familles très pauvres.
La rumeur selon laquelle une utilisatrice de 〈Soin〉 était avec Norma s’était répandue partout, la plupart des familles qu’elles avaient visitées avaient demandé un 〈Soin〉 ou les avait consultées à ce sujet.
Norma s’était occupée des familles qui ne pouvaient pas payer la pièce d’or requise mais qui avaient accepté de payer une pièce d’argent par mois ou promis de la payer plus tard.
Par conséquent, un 〈Soin〉 n’avait été donné qu’à quatre maisons.
« Ensuite, j’ai demandé à Norma pourquoi elle avait dit non à une famille alors qu’elle avait dit oui à la précédente. Et elle m’a répondu que c’était parce que cette femme n’avait pas l’intention de payer. Mais les deux familles avaient promis qu’elles paieraient. Comment elle fait pour savoir qu’une famille paierait vraiment et que l’autre mentait ? »
Comme elle ne serait pas capable d’être un médecin si elle ne savait pas faire cela, Eda était parvenue à la conclusion qu’elle n’était pas du tout capable d’en être un.
Comment fait Norma pour le savoir ?
Lecan réfléchit.
Norma est quelqu’un qui a été exposé à la malice des humains pendant de nombreuses années.
La famille du marquis ne détestait pas Norma ou ses parents et n’avait pas cherché à la rendre malheureuse. Mais leur besoin frénétique du talent de la mère de Norma avait fini par séparer Norma et son père de sa mère.
La famille noble qui avait envoyé un Serpent Blanc Plat avait égoïstement tenté de nuire à la vie de la mère de Norma pour prendre sa position. Et après avoir subi les foudres de la famille du marquis, ils s’en étaient pris à Norma et à son père qui avaient des positions inférieures.
Par conséquent, Norma avait vécu régulièrement exposée à la malveillance des autres. Malgré cela, elle avait choisi d’être un médecin.
Peut-être que c’était parce qu’elle n’avait pas d’autre choix, mais c’était aussi probablement parce qu’elle voulait reprendre le flambeau de son père et de sa mère. Peut-être qu’elle avait envie de suivre la voie que son père et sa mère avaient prévu pour elle malgré son histoire.
Une voie qui lui permettrait de sauver les gens en tant que médecin, de contribuer à leur bonheur grâce à ses recherches dans les domaines médicaux.
Cependant, ses patients étaient des humains faits de chair et de sang.
Certains d’entre eux pouvaient chercher à se dérober à leur obligation de payer Norma même après avoir reçu son traitement. Comme ces personnes avaient leur propre combat à mener pour survivre, ce genre de choses devait probablement se produire fréquemment.
Norma avait choisi de vivre avec les autres et de les aimer tout en faisant face à leur côté obscur. C’était ce qui la rendait capable de faire la distinction entre ceux qui essaieraient de la duper et ceux qui ne le feraient pas.
Une minute.
Est-ce qu’elle…
Peut-être que Norma savait pourquoi Jinger restait à ses côtés. Lecan n’avait pas l’intention de lui révéler son histoire, mais peut-être qu’elle le savait depuis le début.
Elle faisait semblant de ne pas remarquer les yeux froids et calculateurs de Jinger et recevait chaleureusement ses yeux doux. Et c’était probablement ainsi que Jinger en était venu à chérir Norma à son tour.
Norma était tout le contraire de Lecan. Lecan avait choisi de vivre dans les donjons pour s’affranchir de la malice des humains. Norma n’avait aucune capacité de combat, mais vivre avec les autres l’a rendue capable d’avoir le dessus sur eux.
Norma est une femme (personne) vraiment forte.
Eda avait également appris à force d’être avec elle.
L’ancienne Eda aurait tenté de lancer 〈Soin〉 aussi longtemps qu’elle avait de la magie car cela ne lui coûtait rien. Cela se serait certainement passé ainsi si Shiira et Lecan n’étaient pas intervenus. Bien que cette voie attirait souvent la gratitude, elle était également une bonne façon d’attirer et de nourrir la malice.
Les choses qu’Eda apprenait, la lâcheté dans la vie, la façon de garder ses distances avec les autres, étaient des choses que Lecan ne pouvait pas lui enseigner.
Ils avaient vraiment de la chance d’avoir rencontré Norma.

Épisode 10

« Voilà ce qui s’est passé, et voilà la lettre d’excuses. Et ça, c’est le butin : le bâton et le bouclier. »
Le seigneur de Vouka, Krimus Urban, était sidéré.
« Qu’est-ce que vous avez fait pour en arriver là ? »
« Je viens de vous le dire. »
« Et votre histoire n’avait ni queue ni tête. »
Krimus se pencha, tenant sa tête entre ses mains.
« Si vous avez un mal de tête, je peux lancer un 〈Soin〉. »
« Vous savez également utiliser 〈Soin〉 ?! Ah, aïe aïe aïe. »
Lecan lança 〈Soin〉 sur Krimus qui semblait avoir un sérieux mal de tête.
« 〈Soin〉. »
« Ah, ça ne fait plus mal. Vous savez vraiment utiliser 〈Soin〉. »
Krimus lit la lettre d’excuses.
« C’est vraiment une lettre d’excuses. Et ils ont même écrit qu’ils avaient fait des choses qui pourraient être interprétées à tort comme une violation des Lois du Royaume. Lecan. Est-ce que vous avez une idée de la valeur de cette lettre d’excuses ? »
« Non. »
« Vous êtes ce genre de personne, hein. Tant que nous avons cela, nous pouvons demander au comte Golbul de faire des choses vraiment irraisonnables en notre faveur. »
« Ah ? »
« Mais je ne le ferais pas. »
« Hmm ? »
« J’ai reçu la lettre d’excuses. Cela me suffit amplement. Je vais progressivement augmenter la circulation de gens et de marchandises entre ici et Golbul. Ça devrait être convenable. »
« Tant que ça vous va. »
« Êtes-vous vraiment sûr de vouloir me laisser ces deux objets Graciés ? »
« J’en ai pas besoin. »
« Vous avez ma gratitude. Voici votre récompense pour votre mission à Golbul. Quant au paiement pour les deux objets Graciés, nous vous le donnerons à une date ultérieure. »
« Je prendrai le paiement. Pas besoin de la récompense. »
« Ne dites pas ça. J’ai une réputation à défendre. Dans tous les cas, vous êtes un atout beaucoup trop puissant. Vous avez un terrifiant potentiel de dissuasion, mais il est difficile à utiliser. »
« Vous aviez pas dit que vous perdriez politiquement si vous utilisiez la force ? »
« Je ne vous avais pas envoyé pour servir de démonstration de force. Mais cela m’a ouvert les yeux. Une épée sera toujours une épée. »
« Vous avez bien compris. »
« Ne dites pas ça en bombant le torse. Ah, aïe aïe. Ma pauvre tête. »
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[Chapitre 21 : Duel au Manoir du Seigneur] terminé / Rendez-vous au [Chapitre 22: Dorols le Professeur de Magie]

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