Ōkami wa Nemuranai Chapitre 21 Épisode 1

Lecan prit son petit-déjeuner assez tôt et sortit par la porte ouest.
Toutes les portes de Vouka s’ouvraient à l’heure de la Princesse Tortue (Fengel).
Des files de voyageurs attendaient déjà à l’intérieur et à l’extérieur des portes ouest et est, tandis que des chariots de légumes des villages de Patz et de Rumoi faisaient la queue devant les portes sud et nord.
Au moment où la porte ouest s’ouvrit, un garde familier vit Lecan et l’exhorta à passer sans faire la queue.
« Merci. »
« Vous allez quelque part ? Bonne route. »
La façon de parler du garde était différente. Il était soudainement devenu poli. Il savait clairement que Lecan était devenu un aventurier de rang Or. Ce genre de trivialités était un signe de l’autorité du seigneur.
Lecan lança 〈Accélération (Mohrah)〉 sur son corps.
L’effet de la magie se manifesta au bout d’environ cent pas, et dévoila sa pleine puissance après moins de mille pas.
Il pouvait courir à une vitesse incroyable en consommant peu d’énergie.
C’était comme s’il traversait un vent.
C’est vraiment incroyable, cette magie !
Lecan ressentit le plaisir de courir pour la première fois.
Il semble que cette magie d’〈Accélération〉 pouvait être lancée sur les autres. En d’autres termes, Nike aurait pu la lancer sur Lecan lors de leur première récolte d’herbes, mais elle ne l’avait pas fait. Cela le fit remarquer qu’elle ne lui avait pas lancé de 〈Soin〉 non plus.
Lecan pensa que c’était sa façon de lui dire de les apprendre lui-même.
Golbul rapidement sous ses yeux alors qu’il courrait joyeusement.
Alors qu’il s’approchait de la ville, il vit un homme familier en train de galoper. L’autre parti remarqua également Lecan et fit ralentir son cheval.
« Bonjour, messire Lecan. »
« Capitaine Tesla. Je vois, c’est vous, le messager. »
« Comment êtes-vous arrivé aussi tôt ? Vous étiez parti hier ? »
« Non. Je suis sorti ce matin, dès l’ouverture de la porte. »
« Et vous êtes déjà arrivé ici ? Incroyable. Non, j’imagine que c’est parce que c’est vous. J’ai transmis le message de notre seigneur au comte Golbul, l’informant que vous n’avez pas l’intention de vendre la 〈Dague d’Haruto〉, mais que vous allez au moins la lui montrer. »
« Compris. »
« Sur ce, bonne chance. »
Sur ces mots, le capitaine Tesla fit de nouveau galoper son cheval, juste pour s’arrêter précipitamment et se tourner de nouveau vers Lecan.
« Hé. Est-ce que vous connaissez l’Article 28 des Lois du Royaume ? »
« Non. »
« Je vois. L’Article 28 est également appelé les 〈Lois des Donjons〉. Voici ce qu’il dit: 〈Nul ne peut interdire l’accès à un donjon〉, 〈Aucune loi n’est applicable dans un donjon〉 et 〈Les trésors appartiennent à ceux qui les détiennent au moment où ils sortent d’un donjon〉. »
« Ça fait bizarre qu’il y ait des lois qui rendent l’anarchie légale. »
« Haha. Certes. Enfin, historiquement, le royaume avait fait plusieurs tentatives de faire respecter les lois dans les donjons, mais ça a constamment échoué. Au final, ils ont abandonné et déclaré que les lois ne s’appliquaient pas dans les donjons. »
« Je vois. »
« La section de l’article la plus importante à retenir quand vous serez face au comte Golbul, c’est 〈Les trésors appartiennent à ceux qui les détiennent au moment où ils sortent d’un donjon〉. La tactique habituelle du comte Golbul est de dire aux aventuriers prometteurs de lui offrir tous les bons articles qu’ils trouvent, ou de les mettre aux enchères, et de prétendre ensuite qu’ils avaient eu un accord. »
« Je vois. »
« Il y a des aventuriers qui explorent les donjons suite à un accord, c’est sûr. Et il y a des aventuriers qui vendent leurs butins à leurs contractants. Mais les objets trouvés dans un donjon appartiennent à l’aventurier. C’est à lui seul de décider s’il vend ou non. »
« Naturellement. »
« Les lois du royaume ont priorité sur les lois personnelles. Ce que vous obtenez dans les donjons vous appartient. »
« Je garderai ça à l’esprit. »
Puis le capitaine Tesla baissa la voix.
« Ne laissez pas les Golbul vous jouer un tour. Mais bon, si c’est vous, je pense que tout ira bien. »
« Ouais. »
« Bon, sur ce, à une prochaine fois ! »
Le capitaine Tesla fit demi-tour et se remit à galoper vers Vouka.
Lecan lui fit un léger signe de la main alors qu’il partait, ce qui était assez inhabituel de sa part.
Lecan entra dans la ville de Golbul et se rendit au poste des gardes du donjon.
« Lecan ! Tu es déjà là ? »
Doug, le capitaine des gardes de Golbul, le salua immédiatement.
« Désolé, mais tu dois me suivre au manoir du seigneur tout de suite. »
« Bien sûr. »
Le manoir du comte de Golbul, Gaïonis Dohga, était un bâtiment robuste et criard.
Doug conduisit Lecan à la porte d’entrée. Lorsque le garde à la porte apprit que Lecan était arrivé, il fut surpris et s’enfuit dans le manoir sans les guider.
Doug amena Lecan dans un hall spacieux où de nombreuses personnes couraient activement, mais personne ne saluait ni Doug ni Lecan.
Les oreilles fines de Lecan lui permirent d’entendre des choses telles que « Il est déjà là?» ou « Ce n’est même pas le soir ! ».
Les deux hommes restèrent debout pendant un certain temps.
« Désolé, Lecan. Ça devrait pas se passer comme ça. Mais quelqu’un de ma position n’est pas pris au sérieux dans ce manoir. »
« J’ai l’habitude qu’on me fasse attendre dans les manoirs de nobles. Ces types ne voient même pas les aventuriers comme des humains. »
« Hé, tu devrais pas dire ça à voix haute. »
Quelqu’un finit par les accueillir. C’était le fils aîné du comte, Tomaji Dohga.
Lecan l’avait rencontré durant une exploration du donjon, et ce dernier lui avait accordé une chaleureuse hospitalité durant l’une de ses visites en ville.
« Hé, Lecan ! Content de vous voir ici ! Hahaha. Allez, venez par ici. Hé, Doug, comment avez pu laisser un héros rester planté là ? »
« S-Sire. »
« Au moins, le capitaine Doug a attendu avec moi. Dans un laps de temps suffisant pour que je prenne trois repas, personne dans ce manoir ne m’a salué ou dit où aller, et j’ai dû rester là. Je vois maintenant comment le comte Golbul traite les aventuriers. »
« Je n’en avais aucune idée. Désolé. »
Tomaji s’inclina profondément.
Merde !, pensa Lecan. Il avait poussé l’héritier d’un seigneur à s’incliner devant lui.
C’est pas bon du tout.
Je dois me comporter modestement.
C’est ce qui a l’air de marcher le mieux.
Lecan prévit d’utiliser à nouveau la technique de Shiira de céder uniquement ce qui pouvait être concédé.
Mais il allait vite se rendre compte que cela ne fonctionnait pas sur tout le monde.

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